Les retraites du système public en France seraient équivalent à 14% du PIB, niveau alarmant pour nombre d’observateurs. Ce chiffre provient de l’Etude économique 2021 de l’OCDE sur la France. Ce qui préoccupe les économistes de l’OCDE, ce n’est pas tant la viabilité financière du système, mais bien la part dans les dépenses publiques, et en points de PIB, comparée à la moyenne OCDE.
La comparaison ne porte que sur les systèmes publics et non sur la totalité des systèmes de retraites (publics et privés). Si l’on tient compte des systèmes privés (par capitalisation) avec les précautions qui s’imposent compte tenu de la faible disponibilité des données sur les retraites privées, les dépenses en retraites de la France augmentent très marginalement (+0.3%). En revanche elles augmentent sensiblement, et assez logiquement, pour les pays faisant largement appel à la capitalisation.
Le système de retraites français est comparativement très transparent, puisqu’il repose quasi exclusivement sur le pilier public, et donc sur les comptes de la nation, dont les données sont disponibles et complètes. C’est 14-15% du PIB. C’est peut-être beaucoup, mais au moins on sait à quoi s’en tenir. Pour les autres pays, notamment ceux qui reposent en partie sur la capitalisation, on ne sait pas trop, ou alors on en sait moins au regard des données OCDE disponibles.
Concernant la viabilité du système, l’enjeu se trouve du côté des recettes et des cotisations et donc de la situation de l’emploi. Or la France a un marché du travail anormalement concentré autour des 30-50 ans, le taux d’emploi avant et après cette tranche d’âge étant bien, bien en dessous de la moyenne OCDE. Quant au débat sur l’âge de la retraite, l’âge minimum d’exercice des droits est bien de 62 ans en France. Mais l’âge « normal » de départ, selon la définition harmonisée de l’OCDE, est de 64,8 ans en France, soit… plus élevé que les moyennes OCDE (64,2 ans) et européenne (64,5 ans).