L’économie mondiale reste en convalescente après la flambée d’inflation de 2022 et le resserrement monétaire qui s’en est suivi. Elle est par ailleurs toujours menacée par la montée des tensions géopolitiques et les conflits armés. Pour la plupart des régions et des pays, les taux de croissance du PIB resteront bien inférieurs aux moyennes pré-Covid 2010-2019. Une grande partie du ralentissement est due à la sous-performance de la Chine et à l’Europe, qui devrait être proche d’une croissance nulle en 2024.
Face à ces prévisions, les scenarios alternatifs à risque sont nombreux dans les récents rapports économiques (FMI, Economist Intelligence Unit, Moody’s, Standard & Poor’s, OCDE, Réserve fédérale américaine et Black Rock). Bon nombre d’entre eux sont liés à l’inflation persistante et au risque de réactions excessives de la politique monétaire. Le secteur financier pourrait connaître une plus grande volatilité, et les pressions pourraient s’accroître sur les ménages, les entreprises et l’immobilier. La possibilité d’une crise plus large de la dette souveraine dans les pays du Sud reste une préoccupation centrale pour le FMI.
Outre les questions liées à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt, le scénario à risque le plus souvent cité est un ralentissement plus prononcé que prévu en Chine en 2024, qui « affecterait la croissance mondiale », « provoquerait des effets d’entraînement à l’échelle mondiale », « mettrait à rude épreuve les marchés mondiaux ». En revanche, il y a moins de références aux crises de l’énergie et des matières premières par rapport aux éditions précédentes de ces publications. Les risques climatiques (physiques et de transition) sont mentionnés, ainsi que les risques cyber et ceux liés à l’intelligence artificielle.
Les publications soulignent également l’augmentation continue du nombre de scénarios liés aux tensions géopolitiques. La « fragmentation géoéconomique » résultant de la concurrence stratégique et du découplage entre les États-Unis et la Chine pourrait entraver à la fois le commerce et le multilatéralisme. Et il y a les conséquences imprévisibles des conflits armés, le conflit de Gaza s’ajoutant à l’Ukraine dans la liste des conflits qui pourraient s’intensifier au niveau régional.